"Recherche volontaire pour balancer son fiel"


Un homme à découvrir

Connaissez-vous François-Joseph de Beau poil, marquis de Saint-Aulaire, militaire et poète français, né à Aixe-sur-Vienne en 1648 et mort en (tenez-vous bien!!!) 1742 ?

Ses plus chouettes réussites : gouverneur du Limousin et admis à l’Académie française.

Moi non plus, vous confierai-je, avant de tomber sur sa courte biographie.

Il entra dans l’armée, animé de bravoure et amoureux des duels.

Il la quitte, parvenu (attention les yeux!) au grade de lieutenant-général, mieux que Napoléon Bonaparte!!!!

Petit cours d’histoire (site internet de la défense)

«A partir de Charles VII en France, l'habitude a été prise de donner au représentant du Roi le titre de lieutenant-général. Le titre ne devient un grade que sous louis XIII. La Révolution le remplace par celui de général de division mais la Restauration le réhabilite. La chute de la Monarchie de Juillet consacre l'appellation de général de division.

Dans ma petite histoire à moi, des camarades de galère m’ont assuré qu’à cette époque les faits d’arme faisaient progresser parfois très vite, en récompense de l’amour de la patrie.

Installé à Paris, l’esprit délicat et vif du marquis lui permit d’être accueilli dans les salons où ses bons mots et ses vers firent un malheur, jusque parvenu à un grand âge où il fit le meilleur de sa prose. Malgré la longueur très enviable de cette «carrière;» littéraire, peu de ses écrits nous sont parvenus et il ne fut jamais publié.

C’est à croire qu’il n’était seulement présent que pour amuser la galerie, celle de la duchesse du Maine qui l’avait surnommé son berger. Peut-être gardait-il les moutons de Marie-Antoinette entre deux poèmes? Ah, non, c’était un peu plus tard les bestioles au cou orné de rubans de soie.

A son entrée à l’Académie française, nul n’a pu l’empêcher de remercier les membres déjà présents par un long discours soporifique qui en dit beaucoup sur la façon de s’exprimer de ces beaux causeurs. C’est ainsi que l’on peut lire dans son discours de réception le 23 septembre 1706 : «L’inclination que j’ai toujours eue pour les lettres, au milieu même des exercices et des devoirs qui semblent en éloigner le plus, vous a rendus favorables à des désirs que je n’ai point cachés. Mais puis-je espérer que le peu de temps que j’ai donné à l’étude me serve d’excuse, quand je prends la place d’un Académicien, dont l’éloquence naturelle vous charma tant de fois, sans avoir besoin de secours étranger.»


Demande d’intercession


Cher bienfaiteur,


Comme vous le savez, j’ai survécu de justesse à diverses tentatives d’extermination planifiées en raison de ma race, de ma religion ou de bien d’autres critères. Ma survie n’a souvent dépendu que de motifs étrangers à mon droit fondamental de vivre. Mon existence ou ma mort ne sont, très souvent, que le résultat d’intérêts économiques ou de luttes d’influences entre puissances concurrentes. Jusqu’à présent, malgré la souffrance et la honte, j’ai toujours réussi à m’en sortir. Pourtant, cette fois, j’ai un curieux et sinistre pressentiment et il me paraît important de m’en ouvrir à votre grande sagesse. Avec ces modestes lignes, je souhaite donc, cher bienfaiteur, vivement attirer votre attention sur des risques de dérapages cataclysmiques qui me semblent désormais hautement probables. Mais venons-en aux faits.

Depuis quelques temps, à la faveur de difficultés économiques croissantes et généralisées, je constate des dérives que rien ne paraît pouvoir endiguer. Des tensions importantes entre états, imputables à quelques individus aux égos surdimensionnés, génèrent des effets déstabilisateurs un peu partout. Pour parvenir à leurs fins, ses mêmes personnes utilisent des procédés maintes fois éprouvés, tels que la peur et la haine, le chantage et le mensonge. Des tensions jusqu’alors jugulées renaissent. Une ambiance délétère s’étend au sein des nations. De fait, les fragiles équilibres entre états se diluent pour laisser la place à une désorganisation galopante. À noter que cette fois, cette petite fraction de puissantes personnalités peut aussi compter sur des progrès techniques considérables. Ces derniers leur permettent d’amplifier les effets de leurs actions pour étendre leur hégémonie sans commencer directement par une guerre. Je suis l’objet d’un jeux d’échec invisible où chaque coup détruit un peu plus des principes essentiels telles que la liberté, l’égalité et la fraternité. Chose surprenante et incompréhensible, il apparait aussi clairement que la dimension humaine ne suffit pas à ces fossoyeurs, car ils s’attaquent aussi à mon environnement. Face à ce travail de sape aux conséquences incalculables mais dramatiques, les populations semblent anesthésiées, voire médusées par la folie des quelques personnes qui détiennent un pouvoir exorbitant sur les affaires du monde. En y ajoutant des difficultés d’ordre religieux éparses sur le globe, la possibilité d’utiliser des armes au pouvoir dévastateur inégalé, vous conviendrez, comme moi, que nous nous orientons vers un problème complexe et global très difficile à régler.

Vous et moi savons que ces dérives ont déjà été constatées dans notre histoire et qu’à chaque fois, elles ont débouché sur des phénomènes de destruction massive. Cette fois encore, malgré les enseignements tirés du passé, il semble que la mécanique infernale soit de nouveau enclenchée. Pourtant, je vous assure que j’ai déployé énormément d’énergie pour faire de ma mémoire une véritable arme de dissuasion. Hélas, parmi nous, certains parviennent, en exploitant l’ignorance et la bêtise, à instiller des mensonges pour en faire des vérités mortifères. Quand en outre, je vois l’utilisation qui est faite des réseaux sociaux, où une bonne partie de mes congénères diffuse sciemment toutes sortes de fausses informations, ou les propagent bêtement sans vérifier leur bien-fondé, je me dis que le combat de la vérité est quasiment perdu. Les théories du complot, utilisées par certains vont en effet bien au-delà du simple petit calcul politique local, car elles annihilent la confiance de l’homme dans son histoire et détruisent toute forme de solidarité. Les individus à l’origine de telles théories ne le comprennent sans doute pas, mais ils agissent en qualité de fossoyeurs de l’humanité.

J’ai accompli d’énormes progrès scientifiques pour aplanir les différences, renforcer l’égalité et la solidarité, offrir un monde sans guerre où les besoins seraient automatiquement comblés. C’est toujours ma volonté, mais là encore, pour chaque découverte, l’un de nous exploite sa face cachée pour en faire quelque chose de nuisible. Est-ce inhérent au progrès ou à la bêtise humaine ? Je vous avoue que je suis las de m’interroger sur la nature de l’homme. Pour tout vous dire, je me considère comme un miracle évanescent et je pressens que mon sursis touche bientôt à sa fin.

Cher bienfaiteur, j’ai conscience de mon indignité, mais s’il vous plaît, cette fois-ci, faites le bon choix. Si vous estimez que mon avenir a un intérêt à vos yeux, aidez-moi. Si l’idée contraire vous venait à l’esprit, ce que je n’oserais vous reprocher en raison de notre comportement perfide, alors, n’hésitez pas et frappez! Frappez de toutes vos forces et ne me laissez aucune autre chance de vous décevoir. Enfin, si vous deviez choisir l’apocalypse, dites-vous bien que j’éprouve presque un soulagement, car dans le chaos qui dominera ensuite ce monde, il ne restera plus personne pour pervertir la nature de mon supplice.

Dans l’attente de votre décision et avec tout le respect que je vous dois en qualité de créateur universel.

Respectueusement, l’homme.


 


Le téléphone, c'est comme le froid de cette saison, ça ne facilite pas les rapports humains. En regardant son téléphone, Flacolle se demande si cette chose est vraiment si utile que ça. Démonstration :



Ultras connectés ou déconnectés ?

Par Flacolle


De nos jours , il n’est pas possible de sortir de chez nous sans notre téléphone mobile. 

Autrefois révolutionnaires malgré une technologie qui peut nous paraître rudimentaire aujourd’hui, ils sont de plus en plus performants . 

On peut désormais quasiment tout faire avec un téléphone portable , en plus de sa fonction d’origine qui est téléphoner et envoyer un message . 

Consulter ses comptes bancaires , surfer sur internet, jouer à son jeu préféré , ou encore regarder des films ou des séries . 

Mais nous sommes de plus en plus esclaves de ces engins. 

Aux repas de famille , en sorties entre amis ou au restaurant.

Il m’est arrivé d’observer les gens aux terrasses des cafés et de constater que plus personne ne se parle mais reste branché sur son téléphone .

Les enfants ne jouent plus aux petits chevaux ou au nain jaune mais sont scotchés sur les écrans .

Paradoxalement il n’y a plus de communication entre les humains et nous vivons une époque où raconter sa vie sur les réseaux sociaux sous forme de stories devient tendance .

Clic ! On photographie son assiette au resto ! 

Clic ! On se déforme le visage avec des filtre parceque c’est rigolo

Clic ! On filme notre soirée en boîte et on la poste sur Instagram 

Les relations humaines sont biaisées, la course aux likes compte plus que de profiter de l’instant présent .

Et si la révolution passait par laisser son portable de côté de temps en temps ?

De se balader dans la nature et de profiter du silence ?

De partager des moments privilégiés en famille sans être scotchés sur nos téléphones ? 

D’apprendre aux enfants à lire un livre ou de revenir aux jeux de société auxquels on passait des heures , enfants ! 

Oserai je le dire ? Oui , c’était mieux avant !



Les réseaux sociaux

Par Funny Valentine

Oui, oui, oui!!! Au risque de passer pour un fossile, ça me désole de voir tout ce déballage.

Qui sort le plus?

Qui a le plus d’amis?

Qui fait le plus la fête?

Qui a le plus d’esprit?

Sous prétexte d’ouverture et de partage, Il n’y a plus aucun filtre. 

L’être  humain retrouve ses instincts les plus bas et se délecte dans cette course effrénée au voyeurisme, avec une soif malsaine de curiosité: savoir tout ce que l’autre fait, tout ce qu’il ne devrait pas faire, tout ce que l’autre a, tout ce que lui, n’a pas...

Les enfants ne sont plus des enfants, témoins malheureux des travers des adultes. Par mimétisme, Ils deviennent  leur « copier/coller ».

Et les dérapages à l’école se poursuivent sur les réseaux sociaux.
Et les enfants victimes, se retrouvent piégées, traquées, condamnés.
La solitude, elle, est plus présente que jamais. 
Alors quoi?
Il n’est pas question de régresser, de ne pas se tourner vers l’avenir, non. Il suffit juste d’être un peu plus mesuré.
Oui, prenons le temps de vivre les bons moments!
Oui, savourons les instants d’échange et de partage!
Apprenons simplement à garder ce qui est précieux dans un coin de notre cœur, car c’est bien là où il est le mieux!!





Jour de la Toussaint : un vétéran tente à nouveau sa chance en exhumant une archive. Que la force soit avec lui.


Libération.

Par Doug


La nuit est noire. Une pluie fine et glaciale tombe sans discontinuer. Les nuages bas et le brouillard créent une chape insondable. Ce manteau de coton humide, presque étouffant, réduit notre visibilité à une vingtaine de mètres. Mes vêtements, trempés, sont lourds et oppressants. Le froid anesthésie ma peau et pénètre au plus profond de mon corps, comme des aiguilles.

Depuis plusieurs jours, nous livrons un combat acharné à la frontière. Sur le pont métallique qui la symbolise, des véhicules et des blindés en feu, détruits par des roquettes, achèvent de se consumer en faisant fondre le goudron. Les lueurs rougeoyantes de ces incendies ondoient et rayonnent dans le halo brumeux. Les flaques huileuses brillent sur le sol. L’enfer danse à leur surface. Sur les rives, de part et d’autre de l’édifice, unique lien entre l’ennemi et nous, des explosions sourdes retentissent.

J’avance en rampant sur ce pont, parmi les débris, avec deux camarades, l'arme en main. J'épouse parfaitement le sol, glissant comme un serpent, la peur au ventre. Un peu plus loin, un soldat de l'armée ennemi brûle. Il n'a pas eu le temps de sortir de sa voiture. Sa portière est ouverte, son tronc et ses bras carbonisés dépassent à l'extérieur, comme un morceau de viande avachi sur le bitume. L'odeur âcre de la fumée et des corps calcinés est insupportable.

Dans ma compagnie, on me surnomme « le spectre » en référence à mes faits d'armes, ma capacité à me déplacer en silence et à tuer, vite et bien. Mais mon vrai nom n'a pas d'importance. J'ai à peine dix sept ans. J'en fais bien plus. Mes papiers étant détruits, j'ai menti sur mon âge pour m'engager sur le front. Mes géniteurs ne m’ont pas laissé le choix. Mon père était un collabo. Ma mère tenait un bordel en zone occupée. Elle aurait pu tout plaquer et partir avec moi, mais elle n'en a rien fait, préférant rester et magouiller avec l'ennemi. Ces comportements insoutenables ne correspondaient à aucune logique pour moi. Ils vivaient dans un univers parallèle au mien, incompatible. J'étais volontaire pour cette mission, sans hésitation.

Je dois détruire ce pont, ou tout au moins, le rendre infranchissable. Sur mon dos, je transporte des explosifs avec le nécessaire pour revenir me mettre à l'abri, en arrière, et déclencher le feu. Des débris de béton et des petites pièces de métal innombrables jonchent le sol. Elles s'enfoncent dans mes chairs. Je serre les dents.

Nous approchons du point de fragilité. L'endroit où je dois installer mon dispositif n’est plus très loin. Je continue. Mes camarades restent en arrière, prêts à m'appuyer pour que je puisse travailler dans les meilleures conditions de sécurité. Leur seconde mission, s'il devait m'arriver quelque chose, consiste à me remplacer pour que ce pont saute, coûte que coûte.

J'y suis. Lentement, je retire mon sac et j’en sors les explosifs. La charge est importante. Je l'installe sans bruit. J'y enfonce le détonateur relié à du cordeau détonnant. C'est prêt.

Je fais signe aux deux autres que tout est en place et qu'il faut reculer. Quand ils auront terminé leur retrait, ce sera mon tour de me retirer en déroulant le cordeau.

Je les vois se déplacer, l'un après l'autre. Quand ils se sont arrêtés et installés en position de tir, juste derrière un blindé, j'y vais. J'ai à peine fait deux mètres qu'une fusée éclairante, suivie d'une deuxième, montent vers le ciel, au dessus du pont.

J'apparais alors sur les gravas, à découvert. Je suis nu dans cette barque de métal, exposé à l'ennemi.

Des tirs nourris sont déclenchés depuis l'autre rive. Je suis atteint par une balle dans le dos. Une autre me brise le fémur droit.

Mes camarades ripostent, sans trop savoir d'où viennent les rafales. Des traits lumineux zèbrent l'espace en sifflant au dessus de moi. Le claquement des balles, suivi des détonations est caractéristique. Elles sont plus rapides que le son.

J'ai mal. C'est insupportable.

Je rampe comme je peux pour me mettre à l'abri d'une carcasse de véhicule toute proche. Un déluge de feu s'abat aussitôt sur l’amas de ferraille qui me protège. Les impacts crépitent sur la tôle rouillée. Des étincelles jaillissent sur le sol. Je suis cloué et isolé. Les autres ne peuvent pas venir me chercher, sauf à être immédiatement abattus.

Je perds beaucoup de sang. Dans mon for intérieur, je réalise avec effroi que je ne m'en sortirai pas. Mon corps est secoué par la douleur intense et la peur.

Mes mains tremblent. Avec d'énormes difficultés, je relie le cordeau à l'exploseur. Je lève les yeux vers mes camarades. Ils ont compris et se couchent.

Je rassemble mes dernières forces.

Laver l'honneur de notre famille pour tenter de faire oublier ceux qui ont failli.

Effacer la lâcheté collée à mon nom.

Recouvrer la liberté dans un éclair.

J'appuie sur la poignée de l'exploseur.


Doug










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