Thème du mois d'avril : Le casse-pied, par Mélanie

"Toute ressemblance avec un personnage existant ou ayant existé, ne serait que purement fortuite."

Oh si, vous connaissez certainement un casse-pied !
Moi j'en ai connu quelques uns de bonne facture en la matière mais je ne vous parlerez que du dernier que j'ai rencontré. Peut-être que certains d'entre vous le reconnaîtront, qui sait ?

C'était une journée tout à fait normale quand soudain il arriva sans crier gare dans ma vie. Et sur l'instant , pas moyen de l'autoriser à entrer. La badgeuse n'en voulait pas, j'aurais du écouter son cri d'alarme. Réussissant à maîtriser la machine, il s'installa en sa demeure à deux fenêtres au fond à gauche d'où il put sévir sur son entourage durant quatre années de dur labeur. Aidé de son calendrier affichant des animaux de la forêt semble-t-il inoffensifs, il nous fit une démonstration tout à fait convaincante de ses incroyables talents de casse-pied de tout premier ordre olympique. A coup de virgules oubliées, à coup de semaine passée sur la même colonne d'un tableau, à coup de remarques pleines d'acide sulfurique, à coup de surveillance des surveillants déguisé en sapin dans le verger, à coup d'un jeu subtil de mouche de coche, prenant à cœur et à bras le corps son rôle de conseiller royal, il finit par tous nous faire tourner en bourriques.

Quel ne fut pas notre soulagement collectif ce saint matin béni entre tous tant attendu de son départ ! Quelle ne fut pas la joie en nos cœurs remerciant tous les cierges allumés de nos prières de le foutre dehors pour aller bêcher la permaculture avec son violoncelle où il voudra, pourvu que ce ne fut plus en nos pattes !
Le foutre dehors, oh oui, sans même l'accompagner, seulement d'un regard lui rendant tout son mépris trop longtemps distillé à notre égard dans sa chipoterie perpétuelle !
Et puis le bonheur suprême final : on ne le reverra plus jamais, il est désactivé out game over, il ne reviendra plus hanter nos couloirs, les mains jointes pour distribuer ses sermons accouchés de ces hémisphères cérébrales diaboliques. Et vous savez quoi ? Bon débarras !



Thème du mois de mars : Le Bouffon

Par qui ? Mélanie bien sûr !

Le bouffon du roi s'avance vers le maître des lieux, le grand Jean-Charles trente-douze.

Il doit plaire à l'assistance afin de ne pas être privé de mauvais pain en guise de punition.

Il enchaîne les tours de jonglerie, les petits numéros de magie, les imitations d'animaux.

Il a convenu, il est applaudi, on lui offre une assiette de poulet grillé pour salaire.

Il a suscité l'intérêt de la plus jeune princesse qui s'ennuie tant à la cour neuve de Pantin tamère.

C'est pas du gâteau sa vie de bourge casquée de rubis sur l'ongle.

Parties de cache-cache autour des fontaines poursuivie par des vieux lubriques tel est son ghetto.

Quand il rentre en son humble demeure, elle le suit cachée dans un grand manteau à capuche.

Il la reçoit tout tremblant croyant l'heure de son trépas arrivée.

Mais elle lui explique ce qu'elle attend de lui et il promet de s'exécuter au plus vite.

Le mois suivant, le bouffon vient à la cour neuve de Pantin tamère.

Il est l'heure pour lui d'amuser le roi et tous ses gens de bon pédigrée.

Jean-charles trente-douze est très chanceux ce jour-là.

Il a fort plu au nouveau roi, à qui la princesse fait un petit clin d’oeil.



Thème du mois de février : Pourquoi moi ?

Par Mélanie Anaïette
La chance me poursuit quasi depuis ma venue au monde.

Quand je me gare sur un parking pour aller faire quelques courses comme des millions de gens chaque jour, enfin il me semble, je prend garde de me mettre à une place qui me semble avoir tous les critères réunis de la pénardise maximum. Eh bien à mon retour, je constate très souvent qu’ils se sont tous agglutinés autour de moi en profitant de la petite taille de ma tuture, m’obligeant à faire X manœuvres pour me tirer de là en disant des gros mots dont je n’avais pas connaissance 10 minutes avant.

Quand je cherche ma route, même si je prend soin de ne pas prendre le plan Michelin à l’envers, mon intuition et mon sens de l’orientation hors catégorie me conseillent quasi à chaque fois d’aller à l’opposé de la direction que je dois prendre, ce qui m’amène souvent à être en retard à mes rendez-vous.

Le matin, à l’heure où des milliards de gens se réveillent aussi pour aller bosser, je trouve de temps à autre le moyen d’éteindre définitivement le réveil, configuré pour sonner plusieurs fois répétitives durant un temps donné pour m’aider à émerger, et de me rendormir. On verra demain!

Je terminerai en disant seulement pourquoi pas moi?
Quand il s’agit de gagner une voiture ou un voyage à une tombola à la noix!
Quand il faudrait partager entre tous le monstrueux bol de quelques uns, qui dure toute leur vie!
Quand je vois passer les trains de la réussite professionnelle où j’ai aidé quelques collègues à monter dedans!
Quand on s’interroge sur les vraies raisons pour lesquelles tout à coup la chance tourne!


Thème du mois de janvier : résolution

Par Mélanie Anaïette
Le bonheur n’est pas chose aisée. Il est très difficile de le trouver en nous,
il est impossible de le trouver ailleurs. dixit Bouddha

Des décennies entières consacrées à vivre emmuré dans une prière au milieu de congénères ricanant à des futilités. Et si tout pouvait disparaître par un coup de baguette magique dans le cosmos. Et si tous les abrutis qui lui cherchent des poux dans la tête, parce qu’ils n’ont pas de vie et rien d’autre à faire qu’à emmerder les autres toute la sainte journée, allaient se faire foutre sur une autre planète. Et si le cierge allumé exauçait enfin sa modeste prière «Foutez-moi la paix»

Et si….et si….et si….

Ça y est c’est arrivé!!!! à l’aube de ses cinquante balais!!!!
Il a dit «Merde» et il a claqué la porte. Il n’est pas revenu le lundi suivant.
Il est rentré chez et s’est rendu dans son jardin, s’est assis sous le cerisier et s’est demandé ce qu’il lui arrivait. Il a pris son temps, tout le temps qu’il fallait. Il s’est occupé de son potager.
Il est revenu vers les sources du bonheur passé, il y a longtemps dans le jardin de son grand-père.
Il a renoué avec l’histoire de sa famille de cultivateurs. Il a compris qu’il n’y avait que cela de vraiment important.
Il a pu revenir au travail parce que quelques uns ont pris la peine de l’écouter, de l’épauler et de l’aider.
Il a fait le tri et a dit ce qu’il pensait. Il s’est libéré enfin en disant tout haut ce qui lui faisait si mal. On lui a diagnostiqué de la maltraitance au travail qui l’a conduit à faire un burn out.
Il a repris jour après jour l’envie de venir et le plaisir d’échanger et de rire avec les seuls gens vrais et simples qui se préoccupent de lui avec sincérité.
Les faux amis, les enfoirés et ceux qui voulaient le détruire sont allés se faire foutre, avec toute la merde partie quand il a tiré la chasse d’eau. Il ne s’occupe pas plus d’eux que d’un cloporte sous une pierre. Son corps entier s’est vidé de toute sa souffrance, remplacée par une soudaine sérénité de joie de revivre.
Il a désactivé le badge qui n’aurait jamais du être paramétré. Et il a trinqué le soir-même pour fêter cet événement. Il y en aura d’autres qui devront aussi partir quoi qu’il leur en coûte de retourner dans leur néant d’où ils n’auraient jamais du sortir. Il patientera pour actionner d’autres game over.
Il a pris cette résolution en son âme et conscience et il ne regrette vraiment rien.


Thème décembre : heureux

Franchement, ce petit dialogue de Mélanie n'est-il pas revigorant? Lisez et voyagez.

Heureux comme un poisson dans l’eau, Ulysse a fait un beau voyage.
Par Mélanie Anaïette

Gérard : Notre vieille Terre est une étoile Où toi aussi tu brilles un peu
Ulysse : « Oui, c’est vrai, j’ai œuvré d’arrache-pied. »
Gérard : Tu n'as pas de titre ni de grade Mais tu dis "tu" quand tu parles à dieu
Ulysse : « Excuse, mec, n’oublierais-tu pas mon royaume d’Ithaque, c’est bien loin du Calvados, mais quand même ! Et je parle aux dieux quand je veux, je les ai en ligne directe, même le tien après 10 verres de vin de Crête. »
Gérard : Journaliste pour ta première page Tu peux écrire tout ce que tu veux
Ulysse : « Ah la la, l’ami, j’aurais bien vu le gros titre en haut de l’affiche : Un guerrier habile et rusé, auteur du stratagème du cheval de Troie. »
Gérard : Toi qui as planté un arbre Dans ton petit jardin de banlieue
Ulysse : « Tu t’égares, mon pote Le Normand, je l’ai planté dans l’œil du cyclope Polyphème pour délivrer mes compagnons de galère. »
Gérard : Toi la star du haut de ta vague Descends vers nous, tu verras mieux
Ulysse : « J’aurais bien voulu t’y voir mon gars, t’aurais pas fait long feu avec ton micro contre Charybde et Scylla ! »
Gérard : Roi de la drague et de la rigolade Rouleur flambeur ou gentil petit vieux
Ulysse : « C’est pas de ma faute, j’ai un physique, alors tu comprends, elles ont toutes craqué, Nausicaa, Calypso, Circé et ma Pénélope que je retrouve après toutes ces aventures.
Gérard : Je t'offre un titre formidable La ballade des gens heureux




Thème novembre : C’est quoi l’amour ?!

Par Mélanie Anaïette

C’est votre amoureux(se) qui vous envoie chaque matin un petit coucou par sms pour vous souhaiter une très bonne journée pleine de bonheur ;
C’est celui(celle) qui n’aura pas le culot de nous dire un perfide « moi pas d’accord avec toi » mais qui prendra le temps de poser sur la table basse du salon les raisons du conflit naissant et les solutions pour le faire disparaître à tout jamais ;
C’est encore lui(elle) qui trouvera toutes nos idées vraiment super chouettes (même les plus tartes !)
C’est le héros qui nous poussera gentiment pour se ramasser à notre place le gros caca de mouette sur la plage d’un week end de rêve ;
C’est l’homme(la femme) qui nous attendra sans en faire tout un drame à la maison quand on ira se faire un ciné avec un(e) ami(e) ;
C’est le(la) sportif(ve) du samedi aprem qui nous proposera un tour en vélo pour aller s’oxygéner les poumons et oublier tous les soucis du boulot avec nos collègues super nazes ;
C’est le(la) cuisinier(ère) du dimanche matin qui nous fera goûter une toute nouvelle recette de hot-dog de son invention délirante ;
C’est l’être humain qui voudra bien avec le sourire se dévouer pour aller faire pisser le chien sous une terrible averse ;
C’est le(la) complice de longue date qui nous fera découvrir ses souvenirs d’enfance dans une vieille malle au grenier de nos beaux-parents qui seront les plus cools de la terre ;
C’est le mammifère primate bipède qui ouvrira tous les matins la fenêtre de la chambre nuptiale pour changer l’air de la nuit et évacuer d’un commun accord tacite quelques odeurs de pets récalcitrantes ;
C’est le(la) prince(esse) dans les bras duquel(de laquelle) on se jettera au lit (une fois la chambre parfaitement aérée, cela va de soi) ;
Nota bene : j’ai volontairement non féminisé le mammifère car il est communément admis par tout le monde que les femmes qui sont toutes des princesses ne pètent que des paillettes parfaitement inodores.
C’est l’individu civilisé qui nous allumera la lumière dans l’escalier ;
C’est l’hôte improvisé(e) qui nous achètera en cachette un gros gâteau d’anniversaire ;
C’est l’abnégation même qui nettoiera notre voiture de tous ses petits morceaux d’herbes et de plumes collectionnés par nos gosses ;
Enfin c’est notre vieux(vieille) compagnon(e) encore présent à nos côtés qui nous bichonnera quand on aura la malchance d’attraper un gros rhum.


Les thèmes

Ici, on transpire pour offrir un texte correspondant au sujet du mois. Voici le calendrier des thèmes du mois :

2019
  • Novembre : l'amour ;
  • Décembre : heureux ;

2020
  • Janvier : résolution ;
  • Février : pourquoi moi ? ;
  • Mars : le bouffon ;
  • Avril : le casse-pieds ;
  • Mai : l'amitié ;
  • Juin : la chance ;
  • Juillet : le soleil ;
  • Août : la plage ;
  • Septembre : les regrets ;
Ouais... Ha !  Ha ! Ha !
Je sais ce que tu te dis en lisant les thèmes proposés :
"Ces thèmes, ce sont des thèmes de naze. Quel est le crétin qui a pu pondre un truc pareil ?"
Peut être que tu as raison, mais voilà, il faut bien proposer quelque chose et tu sais, ce n'est pas de la tarte de gérer un site tout en proposant des ateliers qui plaisent à tout le monde.
Alors, tu peux toi aussi proposer des thèmes. Je n'attends que ça. Dès que je les recevrai, je compilerai toutes les idées qui me parviendront pour les inscrire dans le calendrier.
Vas-y fonce ! Un webzine, ça fonctionne mieux si l'ensemble des membres se l'approprie.

Exemple de thème traité : cohabitation

Justice immanente

Si Anna avait su à l’avance qu’Adrien deviendrait violent, jamais elle ne lui aurait autant facilité la vie dans sa maison. Pourtant, dans certaine conditions, la justice immanente accomplit parfois son œuvre en vous débarrassant d’un hôte aussi encombrant.

Pendant quelques années, j’ai mené une vie calme dans ma petite maison. Bien sûr, j’ai eu des compagnons de passage. Et puis, il y a un an, Jérôme est entré dans ma vie. Il travaillait dans une entreprise de composants électroniques, comme agent commercial et gagnait bien sa vie. Il m’est apparu tout de suite sympa et mignon. Après quelques hésitations, il s’est installé chez moi, y trouvant un havre de paix inattendu. J’ai cherché à mieux connaître son passé pour lui rendre la vie plus douce, mais il ne m’a jamais rien dit. C’est dommage.
Pendant de nombreux mois, tout s’est bien passé avec lui. Je gérais le fonctionnement de la maison. Il se chargeait du nettoyage et le faisait bien. Une parfaite complémentarité s’était instaurée entre nous.
Mais progressivement, tout a changé. Sa boîte a fait faillite. Il a été licencié. Pour compenser, il s’est mis à boire, à regarder la télévision et à s’amuser sur sa console de jeux, pendant des heures, jusque tard dans la nuit. Il ne sortait plus, se négligeait. De semaines en semaines, il est devenu imprévisible et agressif. L’enchainement classique de la déchéance morale avec sa descente aux enfers se déroulait devant moi. Je ne le reconnaissais plus. Nous ne parvenions plus à nous comprendre. La douceur feutrée des domiciles n’est pas forcément celle que l’on croit. Derrière les murs et les rideaux opaques, tous les scénarios sont possibles, les meilleurs comme les pires.
Les excès de Jérôme ont fini par m’atteindre physiquement. J’ai commencé à avoir une tension élevée. Je me sentais mal.
Alors, un jour, en début de soirée, alors qu’il venait de jeter une canette de bière vide au sol, j’ai décidé de couper le courant pour qu’il arrête de focaliser son attention sur les écrans et tente de revenir à l’essentiel. Je voulais lui montrer qu’on pouvait de nouveau mener une vie normale, tous les deux. Ce soir-là, Jérôme était fortement alcoolisé. Il s’est levé brutalement du canapé et a réagi violemment. Il s’est approché de moi en titubant et m’a frappée à plusieurs reprises. J’ai encaissé les coups en silence. Furieux, il s’est dirigé vers le débarras. Je l’ai entendu fouiller dans sa caisse à outils, puis il est revenu vers moi, menaçant. Quand il est arrivé à ma hauteur, il m’a montré un tournevis cruciforme. Ses yeux étaient haineux. Il m’a humiliée.
«Anna! Pauvre merde! Tu ne sers à rien, sauf à me faire chier. Je vais te démonter la gueule!»
Là, j’ai vraiment failli disjoncter. Dopée par une énergie soudaine, j’ai vite réagi en éteignant la lumière et en baissant les volets roulants pour me dissimuler. Ensuite, en une fraction de seconde, bien qu’il ait mis la chainette de sécurité de la porte, j’ai verrouillé tous les accès possibles. Pour me faire la plus discrète possible, je me suis tue et fondue dans l’obscurité. Dans le silence angoissant de la maison, je l’entendais se déplacer avec peine, se cogner contre les murs et les portes, et vomir sa haine sur moi. Ses déambulations étaient désordonnées. Il n’était que colère et fureur.
«Espèce de saloperie! Je vais te briser Anna, te réduire en miettes! Tu entends? Je vais te crever salope!»
Il n’arrêtait pas de m’insulter, mais dans le noir profond de la maison, ivre et désorienté, il n’arrivait plus à me localiser. Alors, n’y tenant plus, j’ai coupé l’eau et augmenté brusquement le chauffage. Cela peut vous paraître bizarre, mais c’est la seule solution qui m’est apparue.
J’ai attendu, longtemps, qu’il s’épuise dans le noir, marmonnant et vociférant toutes sortes d’insanités. Puis, il y a eu un choc sourd suivi d’un autre. Jérôme s’est violemment cogné la tête sur le chambranle d’une porte et il est tombé comme une masse. Choquée par tant de violence et de haine, j’étais tétanisée et incapable d’agir. Je n’ai rien fait pour l’aider. Vingt quatre heures après sa chute, constatant qu’il ne bougeait toujours pas, j’ai rallumé la lumière. Jérôme était allongé sur le carrelage de la cuisine. Sa tête avait heurté le coin de la table en granit, au niveau des cervicales. Elle baignait dans une flaque de sang séché à cause du chauffage au sol. Sa bouche et ses yeux vitreux étaient ouverts. Son regard vide contemplait le néant. Le choc lui avait sans doute été fatal. Si tel n’avait pas été le cas, la chaleur et l’alcool avaient dû accélérer sa déshydratation et bloquer certains de ses paramètres vitaux pour l’achever. Beaucoup d’informations se télescopaient. En proie à la confusion, j’ai appelé les secours. Aussitôt après, j’ai coupé le chauffage, relevé les volets roulants et ouvert les fenêtres coulissantes.
Quelques minutes après, il y a eu un bruit infernal. Les pompiers sont entrés en fracassant la porte d’entrée à cause de la chaînette. Lorsqu’ils ont vu Jérôme au sol, ils n’ont pu que constater son décès.
Tout s’est enchainé très vite. La police est venue pour procéder aux constatations et déterminer les causes de la mort. Les agents ont très vite reconstitué le tragique enchainement. Tout était clair pour eux. Son corps a été transporté vers la morgue. J’étais libérée.
La suite de cette malheureuse rencontre, c’est que je n’ai éprouvée aucun regret. Des spécialistes ont pris soin de moi pour me retaper et depuis, je vais mieux.
Enfin, à l’issue d’une telle tragédie, il faut bien reprendre le cours normal de la vie et passer à autre chose. Un nouveau départ m’attendait.
Peu de temps après, un agent immobilier s’est présenté chez moi. Il était accompagné d’un jeune homme prénommé Adrien.
«Bonjour Anna! Je te présente Adrien.»
J’ai affiché mon meilleur visage.
«Bonjour Adrien! Je vous souhaite la bienvenue!»
L’agent immobilier a pris la parole.
«Anna, comme prévu, nous venons visiter la maison.»
Je lui ai aussitôt répondu et j’ai relevé les volets roulants pour laisser entrer la lumière.
«Mais bien sûr! Entrez!»
Les deux hommes ont visité la maison en prenant leur temps. Ils ont échangé un long moment sur divers sujets d’ordre parfois personnels. J’ai enregistré toutes les informations. Ils sont ensuite revenus vers moi. L’agent immobilier s’est adressé à Adrien en me regardant.
«Tenez, regardez! Anna s’est mise sur son trente et un!»
Adrien m’a regardé attentivement. Appréciant mon attitude et ma présentation, il s’est laissé aller à un commentaire élogieux.
«Ah oui! Elle est bien plus belle maintenant. C’est impressionnant cette capacité d’adaptation.»
Adrien semblait conquis. L’agent a vanté mes capacités.
«Elle a tout simplement analysé ce que vous aviez dit pendant la visite. Vous verrez, vous n’aurez aucun problème. Anna a été entièrement révisée. Son niveau d’intelligence artificielle est un des meilleurs qui soit. Anna pilote absolument tout dans la maison. Il vous suffit de lui demander ce que vous voulez. Avec elle, vous aurez tout le confort possible, sans parler de la sécurité bien sûr. Alors qu’en pensez-vous?»
Le futur locataire m’a de nouveau observé. Sur l’écran mural de contrôle, j’ai affiché un sourire radieux. Il s’est immédiatement décidé.
«Vous m’avez convaincu. Cette maison est vraiment formidable. Je signe de suite.»
«Parfait! Vous faites une excellente affaire. Vous verrez, cette maison est très agréable à vivre et Anna s’occupera très bien de vous. On va signer le bail maintenant si ça ne vous dérange pas?»
«Au contraire! J’ai hâte de m’y installer!»
L’agent immobilier a alors invité Adrien à sortir et juste avant qu’il ne ferme la porte, par respect du protocole, je me suis adressé à lui.
«Au revoir Adrien! Bienvenue chez vous!»

Doug

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