16Mar

La flemme jouissive vue par Mélanie

La Sieste


Allongée sur mon lit

regard perdu par la fenêtre

esprit au repos de la sieste


Seules trois couleurs

pour peindre cette vue

dans le châssis en croisée


Du gris foncé

pour les branches nues

du vieux cerisier attendant reverdie


Du blanc immaculé

pour les nuages étirant leur coton

aux longs doigts du vent


Du bleu ciel

pour le fond de l'univers

qui se penche attentif vers moi

16Feb

évasion avec Mélanie Anaïette

Cy(si)gnes à suivre


Dans mon quartier il est un cygne

qui m’a conduit plume après plume

le long de mon temps de solitude


Dans mon âme il est une blancheur

qui me nettoie toutes les scories

d’une vie emmurée en prison


Dans mon cœur il est une joie

qui me remplit goutte à goutte

pour m’aider à guérir


J’ai suivi les empreintes du cygne

sur le pont enjambant la Creuse

pour continuer sur un chemin plus tranquille


J’ai vidé toutes les larmes de mon grand chagrin

dans cette rivière chatoyante au soleil

qui accueille chaque début d’août sur ses rives

une grande brocante à ciel ouvert

L’oiseau noble a signé de sa plus belle plume

mon autorisation de sortie au vrai monde

Il faisait si beau ce jour-là

et je l’ai serré très fort dans mes bras

05Jan

Poésie autour de la lecture et d'un grain de folie.



Lecture


Ouvre ton livre

Viens faire un voyage immobile


Pars sur le dos des licornes

Traverse le temps

Retrouve les joies de ton enfance


Lire pour souffrir

Lire pour maudire

Mire pour pouvoir en rire


Tourne les pages

Prends grand soin d’en oublier aucune


Vole assis dans les plumes d’un cygne

Sillonne les océans

Deviens l’homme que tu devrais être


Lire pour s’ouvrir

Lire pour découvrir

Lire pour s’enfuir

Lire pour ne plus revenir



Leçon de grammaire loufoque


Pour composer une phrase

digne de son nom commun

la recette est la suivante


Trouver un bon sujet d’expérience

bien dodu bien joufflu

présenté par un chouette prénom


Trinquer à son action

à l’aide d’un bon verbe

l’idéal serait au plus-que-parfait


L’accompagner d’adjectifs

complètement souhaités

à la lumière d’un style ampoulé


Poser le point et le stylo


04Dec

Rubrique poésie : Le Film de la vie


A la naissance c’est l’extase

le film de la vie commence

Je suis moi Je suis là Je m’aime car je suis fantastique

Je mange je bois je dors je suis aimé

Je joue je ris je suis consolé de mes peines

Un peu plus tard c’est la découverte

le film de la vie s’accélère

Je casse je tombe je pleure je me moque je fais le vilain

Après c’est l’école

ça me gave je préfère regarder la télé

Ensuite c’est la révolte

Je craque marre de ces parents me comprennent jamais

Puis c’est la nouvelle famille

le film de la vie freine un peu son allure

après les premiers émois des naissances

on s’installe boulot métro dodo pantoufles et télé

Quand est-ce qu’on mange Germaine ?

Qu’est-ce que c’est que ce chantier Maurice ?

Camping à Saint-Gugusse-les-Bains

Joyeux Noël entre la dinde et la bûche

Bonne Année entre l’apéro et le champagne

le film de la vie ralentit de plus en plus

Les enfants sont partis

On se retrouve mais les rêves mis de côté

ne sont plus tous encore réalisables

Le canapé est tout mou

On a changé la télé le frigo la cuisinière avant qu’ils explosent

On fait les travaux dans la maison qui en a bien besoin

Ce vase triangulaire vert fluo qu’on voit la nuit

celui de ta tante partie avec un groupe de hippies

dans un coccinelle à grosses fleurs me sort par les trous de nez

mais si on le bazardait il me manquerait

Enfin la maison est à peu près remise d’aplomb

le film de la vie arrive à sa fin

Il faut parler plus fort car l’autre entend mal

Tout s’éteint peu à peu

L’ampoule du salon a grillé

et nous on ne va plus tarder

01Nov

La rubrique de celles et ceux qui ont une âme de poète.

Si si ! C'est possible ! La preuve :


Le Saule pleureur

Par Mélanie Anaïette


Le saule pleure au dessus de la rivière

ses larmes ont pris racine dans le fond de sable

et forment de longues mêches


Les moules perlières s’en réjouissent

les corbicules asiatiques s’y cachent

les longues algues ondulantes au courant les abritent


Deux promeneuses en vélo se penchent à la rambarde du pont

qui enjambe l’écoulement de l’eau de plusieurs bonds

et s’étonnent du beau et lent travail de la nature


Une belle émotion passe en cet instant de repos

Le saule penche un peu plus son tronc au-dessus de la rivière

pour venir écouter leur discussion


Le vent passe soudain sans prévenir et vient ébouriffer tout le monde

le saule qu’il aime tant peigner de ses doigts invisibles

et les deux promeneuses qui partent en éclat de rire


Quelle aubaine qu’un arbre aime pousser au bord de l’eau

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